Puissance et décolonisation

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Puissance : en géopolitique, il s'agit d'un État (ou parfois d'un ensemble d’États) ayant la capacité d’influencer et de peser sur l'ordre mondial grâce à ses atouts : population, économie, armée, culture, influence diplomatique, etc. La puissance peut s'exercer de manière directe par la contrainte militaire et économique (hard power) ou de manière indirecte par l'influence diplomatique, culturelle ou sociale (soft power). La France possède ainsi de nombreux atouts qui participent à sa puissance : par exemple, capacité à projeter ses forces armées dans le monde et maîtrise de l'arme nucléaire (hard power), réseau culturel international par la francophonie et reconnaissance de son savoir-faire (luxe, gastronomie) (soft power).

Décolonisation ce mouvement s'amorce après la Seconde Guerre mondiale, en mettant fin aux empires coloniaux européens constitués jusqu'au XIXᵉ siècle. Il permet l'indépendance des peuples soumis à leur domination, principalement en Asie et en Afrique. Le processus de décolonisation prend ses racines dans les mouvements nationalistes constitués avant la guerre, comme le Parti du congrès indien créé dès 1885. Après 1945, l'affaiblissement des métropoles européennes favorise leurs revendications. Le principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » est soutenu par les deux nouvelles puissances américaine et soviétique, et par l'ONU, dont l'assemblée générale devient la tribune des pays décolonisés.

Les voies de la décolonisation sont multiples et complexes. L'Asie connaît une émancipation plus précoce avec l'Inde (1947), l'Indonésie (1949) et l'Indochine (1954). En Afrique, les pays accèdent à l'indépendance à partir de la fin des années 1950 (Soudan ou Maroc en 1956) jusqu'en 1975 avec la fin de l'empire portugais (Mozambique, Angola). Se distinguent des décolonisations négociées (Inde, Afrique britannique ou Afrique subsaharienne française) et celles obtenues au terme de guerres d'indépendance (Indochine 1946-1954 et Algérie 1954-1962 pour la France, par exemple). La France connaît deux guerres de décolonisation : en Indochine (1946-1954), puis en Algérie (1954-1962).

Réunis à la conférence de Bandung en Indonésie en 1955 pour condamner le colonialisme et les inégalités de richesses qu'il a entraînées, les pays du « tiers-monde » veulent apparaître comme un acteur à part entière des relations internationales. Dans le monde bipolaire de la guerre froide, cette ambition donne naissance au mouvement des « non-alignés » lors de la conférence de Belgrade (1961). La lutte contre le sous-développement amène à la création de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en 1964. Cependant, les nouveaux États sont fragiles et connaissent une forte instabilité politique. Ils restent souvent dans la dépendance économique des anciennes métropoles (néo-colonialisme) ou tombent dans l'influence des deux grands.

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